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L' Ile Nue

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les avis de Cinemasie

4 critiques: 4.62/5

vos avis

30 critiques: 4.04/5

visiteurnote
Zoal 5
Titeuf@ 4.25
ThienAn 4.5
Stash Kroms 4
Sifu Tetsuo 4.5
Scalp 0.25
Samehada 4
punkfloyd 4.75
Pikul 4.25
OshimaGosha 5
Omerieux 4.25
nisei 5
Mounir 4.5
Miyuki 3.5
Manue 0.25
k-chan 4.75
jinroh 4.25
Izzy 5
Illitch Dillinger 4.25
Hojo 4
hkyume 5
Diana 4
Cuneyt Arkin 5
Chip E 3.5
Cassiel 1
Bastian Meiresonne 4.25
Antaeus 5
Anicky 5
Anel-kun 3.5
A-b-a 4.75


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

No comment...

Un film troublant et sans aucun dialogue dont l'image est montrée dans toute son expressivité, sans avoir recours à aucun artifice (quitte à laisser vivre les plans dans la longueur). Sans oublier la musique (superbe mélodie de Kikaru Kayashi) en parfaite harmonie à l'ambiance du film et qu reste longtemps dans la tête. Le résultat laisse sans voix.
Un très beau film.

31 août 2008
par Sifu Tetsuo


La beauté nue

L'épreuve cinématographique la plus éprouvante qu'il m'ait été donné de vivre, ce n'est pas Ichi the killer, ce n'est pas la Horde sauvage, Funny games de Haneke, non! non! non! C'est l'Île nue de Kaneto Shindo. Au brod des larmes, ce film m'a maintenu dans un état incroyable de tension, de contemplation, d'attente anxieuse, de ravissement pur et de tristesse incompréhensible! Dire que ce film atteint la perfection est trivial, tout simplement parce qu'on ne sait pas vraiment comprendre ce film, parler de ce film: après l'avoir regardé, j'étais complêtement incapable de parler, tant dire un mot me semblait absurde, incongru (toutes mes grandes expériences cinématographiques me font cet effet-là; après avoir matté Zu ca a été la même chose, après Solaris, après bien d'autres: toute parole est inutile, il n'y a que le sentiment qui compte, la sensation pure). Le dénuement extrème de ce film, sa franchise radicale, sa nudité, donnent à voir quoi? l'humanité pure, le sentiment pur. Ce ne sont plus des acteurs, des décors, mais la douleur, la peine, la joie que l'on voit à l'écran, sans intermédiaire, dans une communion douloureuse comme la chair à vif. Rien de plus simple, rien de plus compliqué. L'Ile nue est un film rare, une expérience traumatisante mais indispensable.

05 novembre 2006
par Cuneyt Arkin


Le triomphe de la poésie

À la fois évocation âpre de la misère humaine et saisissant objet expérimental, L'Île Nue se range sans conteste parmi les classiques du cinéma japonais de son temps. En bannissant tout dialogue de cette histoire de paysans vivant en autarcie, en construisant son film tel un leitmotiv fataliste, Kaneto Shindo a laissé la poésie transcender le réalisme. L'authenticité des décors et des situations (le couple transportant son eau puis arrosant ses modestes plantations n'est autre qu'une des composantes du labeur quotidien) ainsi que la dureté de ces dernières (rudesse du travail, manifestation inévitable de la maladie et de la mort) ne forment en définitive qu'une robuste cuirasse derrière laquelle fleurit un remarquable travail de composition. Composition du scénario (tout le déroulement repose sur le concept de répétition, y compris l'entrée en matière et le final, étroitement liés), composition de la photographie (phénomène de répétition là aussi, avec une alternance de plans statiques et de travellings sur un montage haché qui évite au film l'écueil de la contemplation), composition de la bande-son (une fois n'est pas coutume, idée de répétition dans le thème principal récurrent et dans la manière d'enchaîner les bruits ordinaires des vagues, du vent, des pas et de l'eau qui s'écoule des seaux comme un cycle), tout rivalise de soin et d'audace sans jamais sombrer dans l'esbroufe ou le clinquant. Avec ça, on aurait pu craindre que l'aspect humain de l'œuvre en pâtisse. Mais malgré leur mutisme, les personnages expriment beaucoup, parfois via des réactions fortes (la gifle du mari, la crise de larmes de la femme après la mort de son fils), parfois dans de simples expressions, aussi lourdes de sens soient-elles. Certaines scènes à base d'émotion brute comme celle de l'enterrement se révèlent en outre particulièrement poignantes et démontrent que L'Île Nue renferme une belle sensibilité au-delà de sa portée esthétique. S'il fait preuve de quelque hermétisme sur la longueur, ce film innovant, foisonnant et sophistiqué reste unique en son genre. Le point d'orgue de la carrière de Shindo avec Onibaba.

24 mars 2008
par Chip E


Tendancieux?

A l'image de l'îlot (rocher jadis verdoyant), le film s'étire dans un temps passé sans cesse renouvellé, victime de l'érosion, il devient vite le désert absurde de la condition humaine. Si l'idée était intéressante, le manque de sens critique, l'absence de paroles, et surtout le trop plein de complaisances servis ici par une musique tendancieuse et manipulatrice, en font un film fleurtant dangereusement sur la vague d'un national-socialisme plus proche d'une Leni Riefensthal que d'un réel documentaire.

08 juin 2007
par Cassiel


L'enfer au paradis

Magistral essai minimaliste sur la condition humaine. Shindo explore la thèse comme quoi la vie ne serait qu'éternel recommencement de toujours les mêmes faits et gestes. En résulte un métrage muet à l'approche quasi documentariste, où des détails anodins prennent une grande importance. Les références répétés à Dieu et la mise en image d'un paradis dantesque terrestre font de cette oeuvre une magistrale leçon de cinéma et une expérience unique pour tout spectateur bienveillant.

13 septembre 2004
par Bastian Meiresonne


Le film nu.

"L'île nue" de Shindo Kaneto est une mise en pratique de ce que j'ai été amené à penser et que je penserai certainement toujours, à savoir que le film parfait, en théorie - et j'insiste sur ce point : ceci n'est que théorique -, est un film dépourvu de tout texte (ou de tout mot), donc un film consistant en une succession d'images - prenant corps au fur et à mesure - uniquement (tout ceci est d'ailleurs très ironique quand on pense que Kaneto Shindo est grandement réputé pour ses scénarios). Mais cela sans pour autant négliger le montage. Parceque le but, c'est de s'éloigner le plus possible de la littérature. Et ce qui caractérise le cinéma, dans ce cas, c'est le montage. Le rythme des images. Le remplaçant de la ponctuation, si on veut. Le film de Kaneto est, de ce point de vue, un exemple. Car la finalité de la chose - et c'est le cas avec "L'île nue" -, c'est qu'on doit voir du texte à travers les images ; que celles-ci communiquent avec le spectateur. C'est un peu l'inverse de la littérature où l'on peut s'imaginer une pièce d'une maison quand l'auteur la décrit. Parceque là, on voit les choses, mais on doit les interpréter avec des mots. Comme ce que nous faisons tous ici-même. "L'île nue" est, en quelque sorte, un film qui a contribué à rendre les critiques cinéma nécessaires.

19 avril 2005
par Antaeus


A voir et revoir

Comme quoi les contraintes formelles du cinéma expérimental n'empêchent pas un réalisateur de génie de produire un chef-d'oeuvre. (critique revue après avoir revu le film, dont je n'avais oublié ni les images ni la musique en trente-six ans)

14 mars 2004
par Anicky


Sublime tour de force

"L'île nue" constitue une extraordinaire (dans les deux sens du terme) œuvre de patrimoine international. Long-métrage muet de 1960 (!) en noir et blanc, elle parvient à captiver grâce à une sublime épure narrative. Aucun dialogue ni monologue. "Juste" des borborygmes, des bruitages naturels ou provenant de la ville (chant festif, cariolle...) par exemple. L'absence de carton caractéristique de la période du muet fait également de ce film un témoignage des plus singulier (unique ?) de l'histoire du septième art. La dramatisation du récit, tout en retenue sans être entravée, est l'autre point fort. La vie de cette famille, bien que difficile, n'est jamais montrée sous un angle misérabiliste. On tient un joyau d'une fabuleuse pureté et intelligence. Disponible en dvd vostfr chez Wild Side vidéo en deux éditions : l'une simple sans bonus, l'autre accompagnée d'un beau commentaire audio (sous-titré français) quasi-ininterrompu du réalisateur et du compositeur (le premier intervenant plus que le second).

28 septembre 2020
par A-b-a


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